Les massacres de civils en Ukraine posent à nouveau la question du compte rendu des réalités de la guerre.

France Culture - Les chemins de la philospophie 25 mars 2022Comment montrer la guerre et son cortège d'horreurs ? Cette question n'a rien de nouveau. Elle est inhérente à la pratique du journalisme, entre devoir d'informer, maîtrise de l'image par les belligérants, éthique, responsabilité vis à vis des publics, nécessité de témoigner pour l'histoire et pour le Tribunal pénal international.

Ce questionnement constant des reporters et photojournalistes est particulièrement vif depuis le début de la couverture de la guerre en Ukraine.

Leurs témoignages permettent de connaître les réalités de l'exercice de leur métier dans la guerre, d'identifier leurs stratégies de protection face à la douleur des autres, face à la perte de tout repère d'humanité. Savoir dans quelles conditions les images sont produites, à quelles images les photojournalistes renoncent, sur quels critères et par qui elles sont choisies pour être publiées, dans quel contexte elles le sont... Ce sont les fondamentaux d'un positionnement critique et éclairé face au récit de la guerre en images tel qu'il nous parvient.

PODCAST : "Écoutez "Au comptoir de l'info" avec Arnaud Comte, grand reporter de retour de Boutcha, ville martyre où des dizaines de civils ukrainiens ont été massacrés". François Beaudonnet, Franceinfo, 15/04/2022. Consulter

"Les chemins de la philosophie" du 22 mars 2022 - France Culture, Série Cours particulier, épisode 29/80  : "Laurence Geai, photojournaliste" : Consulter

"L'Heure du Monde", 12 avril 2022 - Le Monde.fr : "Guerre en Ukraine : comment photographier l'horreur ?" Avec Chloé Sharrock et Nicolas Jimenez : Consulter
 

Questionner les représentations de cette guerre permet aussi d'aborder avec nos élèves adolescents la perception qu'ils en ont. Informés sur des réseaux sociaux, par le biais des hashtags utilisés par la propagande des belligérants pour la rendre virale, ils sont confrontés à la guerre sans aucun filtre. Ils voient ce que les photojournalistes ne prennent pas en photo. Ce que les journalistes s'abstiennent même de raconter.
Ils reçoivent, sur le chemin de l'école, entre deux messages amicaux, des images sur lesquelles il est nécessaire de poser une parole. Ils n'ont parfois pas le temps de formuler la moindre pensée. L'image reste.

Leur donner un temps de parole, pour élaborer un jugement sur ce qu'ils voient, n'a rien d'anodin. Cela participe autant de la formation de l'individu que de l'éducation aux médias.

Pour se former encore plus à l'accompagnement de l'actualité de la guerre, le webinaire du CLEMI, en partenariat avec Bayard / Bayam, publié juste avant la Semaine de la presse et des médias 2022, est toujours accessible en ligne : "Guerre en Ukraine et flux d'informations" : Consulter

Bonne écoute !