La salle de musique
L’EQUIPEMENT DE LA SALLE D’EDUCATION MUSICALE
La mise en œuvre des programmes d’éducation musicale nécessite un cadre et des équipements adaptés. Voir ci-dessous un extrait des textes complémentaires au programme éducation musicale pour le collège :
Organisation de l’espace
La disposition des formations vocales ou instrumentales donne l’incontournable modèle de l’organisation d’une salle spécialisée où la réalisation de projets musicaux tient une place centrale. Surface et disposition doivent permettre aux élèves et au professeur d’investir des espaces de travail convenant à des situations d’apprentissage différenciées.
La salle est insonorisée et de bonne acoustique ; elle est suffisamment grande pour différencier des espaces spécifiques aux différentes situations d’apprentissage, dont les pratiques musicales individuelles et collectives ; une surface suffisante (≈ 100 m2 dans l’idéal) lui permet d’accueillir confortablement les pratiques chorales et d’atelier.
Son mobilier est adapté aux pratiques musicales et à la fluidité de leur articulation, sa disposition favorisant également l’écoute mutuelle et l’engagement du corps en situation de production ; le mobilier scolaire traditionnel est à éviter, qu’il s’agisse du couple table-chaise ou de chaises avec rabat : cela reste, en toute situation, une entrave à la mobilité des élèves. De simples chaises sont préférables, le mobilier étant autant que de besoin complété par quelques tables sur les bords de la salle et quelques pupitres parfois utiles.
Une démarche particulière adossée à la présence d’un instrumentarium donné (batterie, percussions diverses, ordinateur, etc.) induit une organisation spatiale appropriée qui doit être anticipée.
Dès lors que l’espace classe apparaît à l’élève immédiatement adapté à des situations musicales, qu’il s’agisse de percevoir ou de produire de la musique, il l’engage à se considérer comme un musicien et à s’en approprier les exigences qui font aussi l’efficacité d’un moment de formation.
SONORISATION
Le soin apporté à la sonorisation est extrêmement important car le travail d’audition mené en cours d’éducation musicale dépend de sa qualité sonore. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit bien d’un système dont la cohésion et l’installation dans la salle de classe doivent être pris en compte avec beaucoup de sérieux. L’on veillera en particulier à ce que tous les élèves bénéficient d’une restitution stéréophonique optimale quel que soit leur placement dans la salle, et que le matériel soit positionné de manière ergonomique. Les chaînes midi et autres mini-chaînes sont à éviter absolument : leur qualité sonore est médiocre et leur robustesse insuffisante pour un usage intensif et quotidien.
Il peut être préférable - en fonction des réalités locales - d’opter pour des enceintes d’étagères, disposées sur des supports adaptés en hauteur, de manière à offrir une bonne image stéréo.
Au choix :
- Une chaine HI FI (amplificateur + enceintes)
Les enceintes sont « l’instrument de musique » de la chaîne hi fi. Les enceintes offrent la meilleure qualité sonore mais leur placement au sol les rend facilement vulnérables. Compter 500 € environ (ex de modèles : Cabasse MT3 antigua, Focal chorus 706V amati). Elles peuvent être complétées le cas échéant par un caisson de basse (Cabasse orlon MT3, Focal chorus SW 800 V), ce qui améliore sensiblement la qualité et le réalisme sonore, mais augmente également la facture de 600 €.
En ce qui concerne l’amplificateur, il faut envisager pour cet élément un budget compris entre 350 € (ex : Nad C315 BEE) et 650 € environ (ex : Nad C352 BEE), selon la puissance retenue. Observer avant toute prise de décision le nombre d’entrées de l’amplificateur, afin de pouvoir y connecter tous les lecteurs et sources audio de la salle. Si tous les appareils sont reliés à une table de mixage en amont, une seule entrée auxiliaire suffit. Utiliser des câbles neufs (indispensable lors de l’installation) et de haute qualité (compter environ 5 € le mètre).
- Enceintes de monitoring actives
Ce sont des enceintes destinées à l'écoute dans un contexte professionnel mais rien n'empêche de les adopter pour l'écoute de loisir. Étant « actives », elles disposent donc souvent d'un module d'amplification par voie. Il faut donc avoir des prises électriques près de l’endroit où les enceintes seront placées. Il peut être pratique de placer un interrupteur au niveau du bureau qui permet d’allumer et éteindre ces deux prises.
Il existe plusieurs types de moniteurs mais, la salle étant grande, il faut en choisir un pour les « grandes écoutes » ou écoutes principales (far field : longue distance).
MACKIE XR824 (900 euros la paire) – KRK RP10 G4 (1000 euros la paire)
LA TABLE DE MIXAGE
Désormais l’installation audio recommandée comprend une table de mixage, selon le schéma ci-dessous, extrait des textes complémentaires au programme éducation musicale pour le collège. Incontournable dès lors que les sources sonores se multiplient. Ex : l’ALTO ZMX122FX console 8, environ 125 €.
Attention, le clavier ci-dessous est un clavier maître annexe.
LE CLAVIER : piano acoustique ou numérique…
Si le piano acoustique reste un instrument de musique attachant, il faut cependant reconnaître que son homologue numérique s’impose dans la salle de classe au collège, pour de multiples raisons. Au-delà du problème récurrent de l’accord (un piano acoustique doit impérativement être accordé au moins une fois par an), bien d’autres aspects rentrent en ligne de compte : un piano droit n’a pas la sonorité d’un piano de concert - tant s’en faut - il est difficile à déplacer, n’offre qu’une seule sonorité, ne peut être amplifié, et il n’est pas du tout adapté à la simultanéité du jeu et du suivi visuel des élèves, qu’exige la pédagogie au collège. Il convient de choisir un piano numérique de qualité, ce que proposent plusieurs marques (Yamaha, Roland …), compter entre 2000 et 3000 €. La polyphonie doit être de 64 notes minimum, le clavier impérativement de 88 touches et à toucher lourd. Il existe des pianos numériques offrant des fonctions d’arrangeur immédiatement accessibles, prenant en compte les renversements en temps réel, avec des banques de sons très complètes et d’excellente qualité (dont ceux de piano bien sûr). Utilisés à bon escient, ces outils permettent de travailler avec une grande efficacité, dans de nombreux styles avec une qualité sonore professionnelle, le tout pour le même prix que leurs cousins se cantonnant à quelques sons de claviers. Il serait vraiment dommage de s’en priver !
LES TICCE / LA PRISE DE SON
Interface audio (ou carte son externe) :
On recommande que votre interface ait deux entrées (LINE/XLR) afin de pouvoir enregistrer simultanément deux sources sonores ou en stéréo. Par exemple : Scarlett 212 G3 (150 €), Roland RUBIX22 (150 euros). La Behringer XENYX Q1204USB offre l’avantage de coupler une table de mixage et une carte son, car elle a un branchement USB.
Les micros
- Le micro dynamique : c’est un micro pour la scène, que l’on tient dans la main et la source sonore doit être proche car son angle d’ouverture est tout petit. Exemple : SHURE SM58 (très robuste, 100 euros). Pas besoin d’alimentation fantôme.
- Le micro statique condensateur : c’est un micro très sensible qui permet d’enregistrer un groupe car son angle d’ouverture est très large. C’est le micro que vous devez choisir pour enregistrer une chorale par exemple. Il vaut mieux en acheter une paire avec deux pieds de micro et les brancher en stéréo sur la carte son. Vous pouvez aussi faire passer les câbles dans le plafond et les laisser pendouiller au-dessus des élèves. Exemples : AKG perception100. Audiotechnica AT2020 Alternative possible, un micro stéréo de haute qualité, ex : Audiotechnica pro24. Mais cela pose souvent des problèmes de connectique (vérifier la compatibilité du connecteur de sortie avec la carte son ou la table de mixage).
Veillez à bien enclencher l’alimentation fantôme (bouton à-côté de +48V) après avoir branché les micros (ils ont besoin d’électricité pour fonctionner).
- Certains collègues utilisent aussi des micros statiques à branchement en USB qui fonctionnent très bien. Par exemple le RØDE NT-USB Mini à 95 euros
L’écran :
Pas de recommandation particulière, hormis le fait qu’il est plus agréable de travailler avec un grand écran (17’ minimum). Certains logiciels de montage acceptent deux écrans.
Enregistreur numérique portable
Il est moins pratique en classe que l’enregistrement sur ordinateur via une interface audio car il faut extraire le fichier audio de la carte mémoire ou connecter l’appareil et fouiller dedant. En revanche on peut le transporter plus facilement en cas d’enregistrement à l’extérieur par exemple. Ils possèdent un microphone stéréo incorporé et fonctionnent sur piles. L’achat d’une carte de mémoire supplémentaire et d’un casque stéréo peuvent s’avérer nécessaires. Parmi les nombreux modèles disponibles sur le marché, citons le H2 et le H4 de la marque ZOOM (entre 200 et 300 €).
Le projecteur vidéo
Il est indispensable aujourd’hui pour la mise en œuvre des programmes officiels. L’image doit être projetée sur un tableau blanc uni plastifié, de manière à pouvoir écrire directement dessus au feutre. La meilleure solution est de fixer le projecteur au plafond, et de faire passer le câblage par le plafond pour aboutir à une prise (patch) située à proximité de la station informatique.
Séquenceurs de base (DAW) :
Tous les produits Magix présentent un bon rapport qualité / prix, avec des tarifs préférentiels pour l’éducation nationale. Les séquenceurs gratuits sont malheureusement presque tous en anglais. Néanmoins Quartz AudioMaster Free est en français. Il propose toutes les fonctions de base avec 16 pistes midi et 4 pistes audio. Pour un travail en classe, les logiciels institutionnels sont un luxe…
Si vous avez un bon débit en salle informatique, vous pouvez faire utiliser l’application en ligne bandla b. C’est un DAW assez complet mais malheureusement il ne respecte pas le RGPD car il demande une adresse mail pour pouvoir s’inscrire. Personnellement, j’ai créé des adresses mails du type Nomducollègeordinateur1@qqch.fr avec mot de passe facile.
Il faut bien sûr mentionner le fameux logiciel Audacity.
Editeurs de partition : ils sont destinés à l’enseignant dans la préparation de ses cours. Les plus répandus sont Finale et Sibelius. Les grands séquenceurs comme Cubase ont aussi des fonctions de partition… Il y a d’autres produits plus simples et moins chers comme Compositeur, ou en anglais Finale Notepad ou Noteworthy.
INSTRUMENTARIUM DE PERCUSSION
Un ensemble de percussions permet de mettre en œuvre des activités de pratiques instrumentales collectives diversifiées et adaptées aux objectifs de formations de l’éducation musicale au collège. Vous trouverez ci-dessous un exemple d’instrumentarium (d’après les conseils d’un formateur en pédagogie de la percussion) auquel il sera toujours possible d’adjoindre si nécessaire d’autres instruments (ex : quelques métallophones), dans le cadre d’une pratique musicale ne poursuivant pas l’apprentissage d’une technique spécifique, mais s’inscrivant dans la cohérence d’une démarche pédagogique structurée. Un instrumentarium de percussion peut bien évidemment se constituer progressivement et évoluer en fonction des spécificités et des besoins identifiés. Il convient toutefois de penser à grouper les instruments par deux au minimum. • 30 paires de baguettes que l’on peut faire dans du tourillon de bois de 11mm longueur 40 cm environ• jeu de 3 rototoms• 2 batteries que l’on peut utiliser montées et démontées et ainsi en faire tour à tour des tambours renaissance, des surdos des bombos ( avec un pull sur la peau) et tous les tambours du monde joués avec ou sans baguettes suivant les esthétiques choisies • 2 paires de congas• 2 darboukas ou 4, si affinité et budget• 4 bendirs• 2 tambours de basques• 2 tambourins normaux• 4 djembés• grelots• agogo• 2 cuicas ou tambours à friction brésiliens• ganza à fabriquer avec tubes quelconques assez long, largeur des épaules environ (remplis de semoule par exemple)• guiro 2 ou 3 gros• tambourim, petit tambourin• triangles 4 ou 5• sifflet à deux tons • berimbau• Claves. Possible de les faire avec deux baguettes de tourillon de bois , à scier à 40cm• maracas ou oeufs vendus dans le commerce• 2 cowbell de deux hauteurs différentes• 1 vibraslap• 1 flexatone• udu ou pote• tambour d’aisselle• 2 ou 3 wood-block de hauteurs différentes• bols tibérains• 1 gong et/ ou 1 tam tam• bâton de pluie• 2 sanza• 2 tambours d’eau. Peuvent être fabriqués avec deux bassines de diamètres différents.
POSSIBILITES D’ECOUTE AU CDI
Les programmes officiels précisent que « les enregistrements des œuvres faisant l’objet du travail d’écoute sont mis à la disposition des élèves dans le cadre du centre de documentation du collège ». Cela suppose qu’il soit possible pour les élève d’écouter ces musiques au CDI sans déranger les autres. Il est recommandé de choisir un matériel adapté :
Un amplificateur pour casques (ex : ALTO HPA 6 environ 150 €), dont le volume est contrôlé par le professeur documentaliste, et devant être connecté à la sortie de la carte son de l’ordinateur chargé de lire les enregistrements (sur cd ou sous forme de fichiers dématérialisés).
Quelques casques de type « fermé », afin de garantir une isolation acoustique suffisante (à partir de 35 € pièce, ex : ROLAND RH 50) Il serait par ailleurs souhaitable que les élèves disposent au CDI des enregistrements des œuvres écoutées dans le cadre du cours d’éducation musicale. De nombreuses solutions organisationnelles et techniques sont envisageables afin de répondre au mieux à cette nécessité, le CDI disposant en tout état de cause de son budget de fonctionnement.