Le risque lié aux anciennes mines d’uranium
Activité réalisée par Marc Tartière
En France, on compte de nombreux anciens sites d’extraction et de traitement des minerais d’uranium. Tous ces sites ont représenté une production d’environ 72 800 tonnes d’uranium. L’activité minière d’extraction d’uranium en France a pris fin en mai 2001 avec la fermeture de la mine souterraine de Jouac/Le Bernardan, en Haute-Vienne, qui était exploitée par Cogéma. Certaines mines françaises servent aujourd’hui comme sites d’entreposage des résidus de traitement et des déchets radioactifs importés.
On peut proposer aux élèves de chercher des informations, des mesures, le plus objectivement possible pour essayer de se forger une opinion sur l’impact environnemental des anciennes mines d’uranium
- Télécharger une proposition d’activité
Fichiers nécessaires à la réalisation de cette activité :
- Fichier kmz Uranium_France
- Risques_uranium_LR.kmz
- Carte LR à compléter (jpeg)
- Dossier d’icônes supplémentaires (flèches) pour Google Earth
- Données sur les rayonnements ionisants (pdf)
- Données sur les doses maximales admissibles (pdf)
I - Localisation des anciennes mines d’uranium en France
il existe dans notre région des mines d’uranium ou d’anciennes mines d’uranium : en effet, l’Hérault est le deuxième département en terme de production d’uranium. La Lozère en a également produit.
Télécharger le kmz donnant la production d’Uranium en France.
En France la surveillance des anciennes mines d’uranium (210 sites, répartis sur 25 départements selon l’IRSN) se fait sous le contrôle de l’IRSN, les données anciennes devant être stockée dans une Base de donnée nationale des sites miniers d’uranium utilisable par les générations actuelle et futures ([Programme MIMAUSA). L’IRSN a réalisé des expertises dans différentes mines (Limousin, Cantal...).
II - L’impact environnemental d’une mine d’uranium
L’uranium est un élément faiblement radioactif, qui ne présente pas de danger pour l’environnement s’il reste dans son état naturel. Après le démantèlement d’une mine d’uranium, il reste plus de 80 % des radio-isotopes dans les collines de déblais. Le vent diffuse des particules radioactives dans toutes les directions. L’eau ruisselante est contaminée et s’infiltre dans les nappes phréatiques ou les ruisseaux. Ainsi, une mine d’uranium en exploitation produit de nombreux déchets et les séquelles d’exploitation peuvent durer longtemps.
Un risque existe t il encore dans notre région ?
III - La radioactivité induite par les séquelles d’exploitations dans notre région
Données sur les mines d’Uranium et mesures de radioactivité (fichier kmz)
1° - La situation des anciennes mines d’uranium en Languedoc -Roussillon
Les mines d’uranium en Languedoc Roussillon
Les principales mines se situent dans le lodévois c’est à dire dans le nord du département de l’Hérault.
2° - Les sites de mesures (dans l’air et dans l’eau)
Des mesures de radioactivité dans l’environnement sont réalisées par l’IRSN et publiées à l’adresse : http://sws.irsn.fr/sws/mesure/index
les sites de mesures de la radioactivité dans l’air et dans l’eau (en couleur le bassin versant de La Lergue)
Le sens de l’écoulement des eaux dans le bassin versant
3° - Quelques valeurs relevées sur les sites de mesures
a - Mesures dans les eaux potabilisées après traitement :
les seuils de potabilité pour l’eau sont :
- 0,1 Bq.L-1 pour le rayonnement alpha global (code de santé publique et arrêté du 12 mai 2004)
- 1 Bq .L-1 pour l’activité bêta résiduelle
- 15 µg .L-1 pour l’uranium (fixé par l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS)
b- Mesure dans l’eau des cours d’eau (Lergue)
Exemple de mesure réalisées avec l’eau de la Lergue, rivière dont le bassin versant a été donné dans le Kmz
source : réseau national des mesures de la radioactivité de l’environnement : http://www.mesure-radioactivite.fr/public/spip.php?page=carte
c- Mesures réalisées dans l’air par dosimètre environnement- Site Lodève 1
source : réseau national des mesures de la radioactivité de l’environnement : http://www.mesure-radioactivite.fr/public/spip.php?page=carte
Données supplémentaires sur le rayonnement dans l’air (à fournir aux élèves pour réaliser l’activité)
Les doses de rayonnement reçues par un personne dépendent du temps d’exposition, de la distance à la source, de la présence éventuelle d’écrans susceptibles d’atténuer le flux de rayonnement. L’activité de la source décroît dans le temps, à des rythmes très variables selon les radionucléides (division par 2 tous les 8 jours pour l’iode 131 par exemple
- L’exposition externe globale de l’organisme est évaluée par le débit de dose au corps entier mesuré habituellement à 1 m du sol et exprimé en microGray par heure. Dans le cas des rayonnements bêta et gamma, cette valeur est équivalente à la mesure de débit de dose équivalent exprimée en microSievert par heure.
- Le débit de dose est l’intensité d’irradiation (énergie absorbée par la matière par unité de masse et de temps). L’unité légale est le gray par seconde (Gy/s).
- Le Gray est donc l’unité de dose absorbée, correspondant à l’énergie transmise à la matière par unité de masse (joule par kg).
- En France, la réglementation fixe les limites annuelles de radiation à 20 mSv (2 rem) pour les travailleurs et à 1 mSv (0,1 rem) pour la population.
- Un français reçoit au total une dose annuelle moyenne de l’ordre de 3,3 mSv, pour l’ensemble des sources de radioactivité d’origine naturelle et artificielle suivant l’emplacement géographique. valeur retenues par : http://www.mesure-radioactivite.fr/public/spip.php?rubrique69
Information CRIIRAD sur la dose maximale annuelle admissible (d’après le rapport de stage ingénieur maître « Etude préliminaire de la situation radiologique des anciens sites d’extraction d’uranium du Lodévois et de leur environnement » de Thierry Constantin-Blanc)
Il s’agit de la dose annuelle cumulée au delà de laquelle le risque est jugé inacceptable. La directive EURATOM 96/29 a fixé le seuil de l’inacceptable à 1 000 µSv par an pour l’exposition à l’ensemble des activités dites nucléaires (ou pratiques) c’est-à-dire des activités humaines générant une exposition en dehors de l’exposition strictement naturelle et médicale). Ce seuil concerne le total de toutes les voies d’exposition.
Afin d’évaluer l’impact radiologique des installations minières sur les personnes fréquentant les différents sites, l’exposition externe ajoutée a été calculée. Elle est obtenue en retranchant à aux mesures réalisées (par le CRIIRAD) de débit de dose la valeur de 0,19 µSv/h, qui représente le niveau du milieu naturel non perturbé. Cette valeur est alors comparée aux seuils réglementaires et aux recommandations de la CIPR :
- 10 µSv par an : seuil réglementaire, au delà duquel le risque engendré par une pratique n’est plus considéré comme négligeable,
- 300 µSv par an : seuil recommandé par la CIPR, au delà duquel le risque engendré par une pratique est inacceptable,
- 1000 µSv par an : seuil réglementaire, au delà duquel le risque engendré par l’ensemble des pratiques est inacceptable. Ces seuils correspondent à l’ensemble des voies d’exposition. Or, les mesures ne concernent qu’une seule de ces voies : l’exposition externe.
En conséquence, aucune conclusion sur le respect des limites réglementaires ne pourra donc être tirée avant d’avoir évalué l’ensemble des autres conclusions. Par contre, dès lors que des dépassements peuvent être démontrés sur la base de la seule exposition externe, la prise en compte des autres composantes de la dose ne pourra que confirmer et éventuellement aggraver le bilan.
Quelques sites à consulter :
- Institut de radioprotection et de sureté nucléaire : http://www.irsn.fr
- Portail consacré à la radioactivité dans l’environnement : http://environnement.irsn.fr/
- Réseau national des mesures de la radioactivité de l’environnement http://www.mesure-radioactivite.fr/public/
- Mesure de la radioactivité de l’environnement : http://sws.irsn.fr/sws/mesure/index
- Bilan IRSN 2009 de la surveillance radiologique de l’environnement en France : http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Communiques_et_dossiers_de_presse/Pages/20110203_CP_Bilan_2009_surveillance_environnement_france.aspx
- Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) : http://www.criirad.org/