Les 07ᵉ Rencontres à Visa pour l'image

Le stage CLEMI, académie de Montpellier « Les 07ᵉ Rencontres à Visa pour l'image » a eu lieu à Perpignan les 05 et 06 septembre 2008.

Responsables de la publication :
Marguerite Cros, formatrice en Éducation aux Médias et à l'Information.
Yves Soulé, Maître de conférence Université de Montpellier 2, équipe de recherche LIRDEF, formateur CLEMI.
Marc Valette, coordonnateur académique CLEMI, Académie de Montpellier.

Les documents mentionnés ci-dessous peuvent être téléchargés en bas de page.

Accompagner les élèves à Visa pour l'image.
"20 ans, c'est forcément important !" : Retour sur 20 ans d’actualité 1989-2008, Agence France-Presse, Couvent des Minimes ; À l’épreuve du portrait, Pierre Gonnord pour le Centre national des arts plastiques, Église des Dominicains ; Bangladesh, sur le fil, Munem Wasif, Couvent Sainte Claire.
Visa fête ses 20 ans : "20 ans, c'est forcément important !" déclare Jean-François Leroy, directeur du festival. Entre anniversaire et célébration, quel(s) regard(s) le photojournalisme porte-t-il sur lui-même ? Ce festival international de la photographie de presse est depuis vingt ans un lieu essentiel d’information et d’éducation, une fenêtre ouverte sur le monde pour les lycéens, les étudiants et le grand public.
La photographie de presse entre information et esthétique : À l’épreuve du portrait, Pierre Gonnord pour le Centre national des arts plastiques, Église des Dominicains ; Le génocide étouffé du Darfour et du Tchad, Jan Grarup / Noor pour Politiken, Caserne Gallieni. ; Bangladesh sur le fil, Munem Wasif / Vu, Couvent Sainte Claire ; Jean Revillard lauréat du World Press Photo, catégorie « problèmes contemporains », Couvent des Minimes.
Quand la photographe de presse cède-t-elle le pas à la photo d’art ? Dans quelle mesure l’esthétisme sert-il ou dessert-il une photo de presse ? Notre démarche n’est pas d’opposer la photographie de presse et la photographie d’art, l’information et l’esthétique, mais de donner aux élèves des outils qui leur permettent d’identifier et de comprendre les tensions qui les lient, les rapports qu’elles entretiennent. Grille d'analyse.
La guerre, les guerres, leurs guerres : This is war !, David Douglas Duncan, Église des Dominicains ; 50 ans de photojournalisme, Horst Faas / Associated Press, Couvent des Minimes.
Si le photographe reporter de guerre apparaît dans le milieu du XIX^e siècle avec la Guerre de Crimée, la photographie de guerre n’a cessé de se multiplier et se diversifier depuis. Elle est devenue à la fois document historique, et pour certaines, icône et photographie patrimoniale. Elle participe à la construction de la mémoire collective sur des événements. Il nous paraît intéressant de réfléchir avec nos élèves à l’intérêt et la diversité de la photo de guerre d’hier à aujourd’hui.
Le portrait : À l’épreuve du portrait, Pierre Gonnord pour le Centre national des arts plastiques, Église des Dominicains ; This is war !, David Douglas Duncan, Église des Dominicains ; La vida loca, Christian Poveda / Distribution Vu, Couvent des Minimes ; Afghanistan, une paix fragile, Paula Bronstein / Getty Images, Couvent Sainte Claire.
Le portrait est un genre très particulier, prisé du photojournaliste et du public. Ces expositions pourront permettre à des élèves de prendre conscience de la diversité et de la richesse de ce genre qui va de l’histoire particulière et intime à l’histoire collective, du récit historique (David Douglas Duncan) à l’œuvre d’art (Pierre Gonnord).
Violences faites aux femmes : L’excision, une tradition en Indonésie, Grand prix 2008 CARE International du Reportage Humanitaire, Stephanie Sinclair, Palais des Corts ; Chine : le retour des concubines, Axelle de Russé, lauréate du Prix Canon de la Femme Photojournalisme, décerné par l’AFJ et soutenu par Le Figaro Magazine, Castillet.
Deux femmes photojournalistes rendent compte de violences faites aux femmes dans des sociétés contemporaines. Les deux reportages racontent des histoires intimes et taboues, de petites filles excisées en Indonésie et de jeunes femmes retenues prisonnières en Chine. Images difficiles à produire et à regarder.
Soldats dans la guerre : This is war !, David Douglas Duncan, Église des Dominicains ; Inside Iraq, Yuri Kozirev, Couvent des Minimes.
Comment deux grands photojournalistes donnent-ils à voir la guerre, avec 50 ans de différence ? Si aux origines, la photo de guerre veut montrer l’héroïsme des soldats pour en dégager des valeurs patriotiques fortes, il semblerait qu’on revienne aujourd’hui aux représentations héroïques d’acteurs presque virtuels des conflits.
Images de la superpuissance américaine (entre certitudes et doutes depuis 1950) : This is war !, David Douglas Duncan, Église des Dominicains ; 50 ans de photojournalisme, Horst Faas / Associated Press, Couvent des Minimes ; Homeland, USA, Nina Berman / Redux Pictures for The Sunday Times Magazine, Couvent des Minimes ; USA : après-Katrina, Ceux qui sont passés à travers, Kadir Van Lohuizen / Noor, Couvent des Minimes ; Inside Iraq, Yuri Kozirev, Couvent des Minimes ; quelques photos de la rétrospective AFP, 20 ans d’actualité, AFP, Couvent des Minimes.
Les photographies qui nous parlent de la superpuissance américaine sont nombreuses à Visa depuis 20 ans. La vision des photojournalistes sur la puissance américaine dans le monde aujourd’hui est ambivalente : superpuissance ou « colosse aux pieds d’argile » ? Puissance mais aussi fragilité.
Grille d'analyse.
Parents et enfants en situation de crise : confrontation de stéréotypes : Couvent des Minimes, Caserne Gallieni, La Poudrière, Église des Dominicains, Palais des Corts.
Les photojournalistes exposés à Visa nous présentent souvent des images d’enfants avec leurs parents (père ou mère) dans des situations de crise : guerres, famines, déplacements de population... Il nous semble intéressant d’explorer avec des élèves ces représentations de l’image parentale.
Regarder la guerre autrement : La diaspora iraquienne, Paolo Pellegrin / Magnum Photo pour Vanity Fair, Couvent Sainte Claire ; Homeland, USA, Nina Berman / Redux Pictures for The Sunday Times Magazine, Couvent des Minimes.
Il est de plus en plus difficile de photographier la guerre : censure, reporters « embedded », éclatement des lieux de conflit, « terrorisme »... Des photographes choisissent de parler des effets de la guerre, de porter leur regard ailleurs, loin du combat direct. Ils témoignent de la guerre moderne et de la paix armée (Irak, USA).
Grille d'analyse.
Humanitaire-Humanité : L’excision, une tradition en Indonésie, Grand prix 2008 CARE International du Reportage Humanitaire, Stephanie Sinclair, Palais des Corts.
«Créé en 1994, à l’initiative de CARE France, le Grand Prix CARE du Reportage Humanitaire a pour objet de rendre hommage aux reporters photographes qui témoignent tout au long de l’année, des événements souvent tragiques qui frappent hommes, femmes et enfants ». Or, dans les reportages sélectionnés, il ne s’agit pas de présenter des actions humanitaires, mais il s’agit de regards posés sur l’humain et plus particulièrement sur la détresse humaine. L’un des intérêts de ces expositions réside donc dans le décalage entre un thème supposé et la réalité des photos exposées.
Grille d'analyse.
Le récit dans le reportage photographique : This is war !, David Douglas Duncan, Église des Dominicains. USA - Crise humanitaire invisible - l’après-Katrina : Ceux qui sont passés à travers, Kadir Van Lohuizen / Noor, Couvent des Minimes.
Ces deux expositions très différentes racontent chacune à leur manière des événements d’actualité. L’une, construite à partir de pages d’un livre publié dès 1951 raconte la guerre de Corée, l’autre est un reportage récent sur les effets toujours présents du cyclone Katrina. Mise en évidence du récit d’une exposition, importance des éléments qui favorise la lecture légende, accrochage.
Moi et l'actualité : Retour sur 20 ans d’actualité 1989-2008, Agence France-Presse, Couvent des Minimes.
Cette exposition présente une sélection d’images de l’actualité mondiale des 20 dernières années, tirées du fonds de l’A.F.P., retenues par l’agence et Jean-François Leroy, directeur général et fondateur de Visa pour l’image de Perpignan. Cette exposition particulière nous aide à comprendre le rôle des agences de presse dans l’origine et la médiation des informations. Elle permet aussi de réfléchir à comment rendre compte de 20 ans d’actualité en 50 photos ?