L'harmonie est-elle nécessaire pour qu'un oeuvre soit définie comme belle ?

Ressource proposée par Anthony Saumande :

Dans un premier temps, nous écoutons l'oeuvre de Ch.Ives dans une version raccourcie. Les élèves sont invités à fermer les yeux, calmer leur respiration et se laisser porter par la musiique. Cette oeuvre est constituée de 3 plans sonores :

- Des cordes plutôt harmonieuses tissant un temps presque lisse de bout en bout de l'oeuvre : symbole du temps qui passe, infini.
- Une trompette solo qui joue par moments une petite mélodie un peu dissonante et dérangeante, répétée 7 fois , et de façon de plus en plus insistante : la question qui n'a pas de réponse (philosophique...)
- Les bois qui répondent 6 fois à la question de la trompette, de façon désordonnée, de plus en plus agacés et avec des sons dissonants, puis se taisent après la 7eme question.
Après avoir mis en commun les ressentis des élèves, on établit que les cordes nous apaisent par leurs sons harmonieux alors que la trompette et encore plus, les bois, nous dérangent, nous perturbent. On

comprend bien la démarche du compositeur qui souhaitait nous faire ressentir la gêne que peut provoquer la répétition d'une question à laquelle il n'y a pas de réponse, par exemple une question existancielle. On peut décliner cette démarche pour les musiques de films, etc...

A l'aide d'un logiciel d'analyse spectrale (ex : acousmographe du GRM) on analyse un extrait harmonieux et un extrait franchement dissonant (pj). On s'apperçoit que la répartition des sons dans la hauteur joue sur l'impression de consonance ou de dissonance :

- Intervalles réguliers entre les sons : plutôt harmonieux
- Complète anarchie dans les intervalles : très dissonant.
On peut alors, sans entrer dans les détails, illustrer les propos en regardant et écoutant des accords de notes sur une portée. On peut aussi aborder (en parallèle du cours de Physique - Des signaux pour

observer et communiquer : les dangers, signaux lumineux, signaux sonores) les notions d'onde du son, de fréquences, de phase, etc...
On est vigilent à l'utilisation du vocabulaire : consonant/dissonant (analyse objective), beau/laid (analyse subjective)
On peut ensuite, par l'intermédiare d'un Genially, Padlet ou autre diaporama, proposer un travail seul ou par petit groupe, qui consiste à écouter un réservoir d'extraits d'oeuvres parmi lesquels l'élève doit

obligatoirement choisir 4 extraits en argumentant son choix :
1) consonant - j'aime : pourquoi ? 2) consonant - je n'aime pas : pourquoi ?
3) dissonant - j'aime : Pourquoi ? 4) dissonant - je n'aime pas : pourquoi ?
Il pourra s'aider d'un lexique élaboré à chaque nouvelle écoute (pendant l'année) qui regroupe les termes qualifiant le caractère d'une musique, les impressions qu'elle dégage, les sentiments qu'elle procure,...