Ils s’appelaient… Les Poilus d’Anduze : leur histoire, notre histoire
Comment faire comprendre à nos élèves de troisième que nos Poilus étaient « simplement des hommes », et que rien, ou si peu, ne les rendait différents de nous ?
Comment faire appréhender à cette toute jeune génération l’horreur de la Grande Guerre et, au-delà, l’horreur de toutes les guerres ?
Comment aussi lutter contre l’oubli, contre la banalisation, l’acceptation du pire, d’autant plus en ces temps si troubles ?
Telles sont les questions que se sont posées Emmanuelle ROURE, professeure de Lettres, et Loren SEURAT, professeure d’Histoire-Géographie, pour mener à bien un travail interdisciplinaire avec 120 élèves de classes de troisième.
Elles ont choisi un projet d’écriture longue, aboutie, qui prendrait la forme d’un livre. Deux autres collègues de Lettres, Aline RICADAT et Rosebelle RIEU, ont également participé au projet.
Le déroulé
- Chaque élève a effectué des recherches historiques sur un Poilu anduzien mort pendant cette guerre. Deux ressources à disposition : le site des Archives départementales du Gard (https://earchives.gard.fr/matricules/search) et le blog tenu entre 2014 et 2018 par Bernard de Fréminville (http://anduze1418.blogspot.com/) ;
- Pendant leur cours de français, les élèves ont réinvesti le fruit de leurs recherches selon un cadrage très précis, afin de redonner à chaque Poilu une vie et une histoire. Ce travail a été aussi nourri par la lecture de nombreux textes autobiographiques comme ceux de R. Dorgeles ou H. Barbusse, qui ont été aussi mis en voix par les élèves lors de la commémoration que nous organisons chaque année, autour du monument aux morts d’Anduze où sont gravés les noms de ces hommes ;
- Plusieurs phases d’écriture ont été nécessaires après relecture des professeurs. Seules les erreurs de langue ou de dates ont été corrigées. Ce sont les mots, les émotions des élèves qui sont la matière de ce livre. Le titre et la couverture sont également le fruit de leur choix.
262 pages qui ont été ainsi éditées et illustrées gracieusement par Bernard de Fréminville, sans qui ce livre n’aurait jamais vu le jour.
Le mot des professeurs
Nos jeunes élèves savent encore agréablement nous étonner : au quotidien, ils nous offrent de belles leçons d’humanité, et cet ouvrage en est la preuve. Ce recueil est un cadeau, pour les élèves et pour nous.
Au gré des hasards, nos écrivains en herbe remettront peut-être la main sur ce livre dans quelques années ; puissent-ils se souvenir de leur investissement d’alors et comprendre que, sans eux, ce recueil n’aurait pu voir le jour.
Ce sont simplement des hommes et des femmes, qui ont mis toute leur énergie au profit du souvenir et de la paix. Nous les en remercions chaleureusement.