L’accueil du jeune enfant à l’école maternelle

La qualité de l'accueil proposé aux élèves est une priorité de l'école maternelle. Alors comment prendre en compte quelques besoins premiers ?
Image
Enfants écoutant une histoire

L’accueil du jeune enfant à l’école maternelle

Introduction

Depuis la rentrée 2019, l’école est obligatoire à trois ans. Si les enfants de cet âge étaient accueillis dans nos écoles maternelles, l’instruction obligatoire dès 3 ans donne une place primordiale à l’accompagnement du développement cérébral et affectif des enfants de cet âge. L’école se doit de répondre aux besoins cognitifs, physiologiques et affectifs de l’enfant afin de lui permettre d’acquérir les bases nécessaires aux apprentissages.

1. La propreté

Les textes officiels

L’article L113 du Code de l’éducation stipule que :  Tout enfant doit pouvoir être accueilli, à l’âge de trois ans, dans une école maternelle ou une classe enfantine le plus près possible de son domicile, si sa famille en fait la demande .

Le programme de l’école maternelle précise que  l’école accueille les enfants et leurs parents et tient compte du développement des enfants  (cf. bulletin officiel spécial n° 2 du 26 mars 2015).

Aucun texte officiel ne précise que la non propreté d’un enfant est un motif d’exclusion. Le refus d’accueillir un enfant en raison d’un défaut de propreté ne repose sur aucun article de loi et n’est donc pas légal.

Les objectifs de toute petite section et de petite section de rendre l’enfant de plus en plus autonome passe par l’acquisition de la propreté qui prend du temps pour chaque enfant. Elle ne doit pas être forcée mais encouragée et accompagnée.

Ni les parents, ni l’école ne peuvent  gérer  la propreté de l’enfant, c’est une acquisition qu’il doit faire lui-même, on ne peut le faire à sa place, mais seulement l’accompagner sans pression inutile.

La collaboration de tous les adultes de l’équipe éducative est nécessaire pour faciliter l’accompagnement des élèves dans l’acquisition de la propreté.

Le dialogue avec les familles

 Dès l’accueil de l’enfant à l’école, un dialogue régulier et constructif s’établit entre enseignants et parents ; il exige de la confiance et une information réciproques. Pour cela, l’équipe enseignante définit des modalités de relations avec les parents, dans le souci du bien-être et d’une première scolarisation réussie des enfants et en portant attention à la diversité des familles .

Programme de l’école maternelle – BO n°2 du 26 mars 2015 :  l’école travaillera avec les parents pour aider l’enfant à grandir en lui permettant de franchir à son rythme les étapes nécessaires et entre autres l’acquisition de la propreté. Les parents peuvent être sensibilisés à l’intérêt pour l’enfant de porter des vêtements facilitant le développement de l’autonomie (éviter les bretelles, les ceintures…). Cette question de la propreté est à aborder avec les familles lors de l’inscription pour attirer leur attention sur cette éducation qui sans être pressante doit être faite en co-intervention avec l’école. 

2. Le sommeil

Les textes officiels

BO hors-série N°1 du 14 février 2002

(Documents d’accompagnement des programmes : pour une scolarisation réussie des tout-petits, ministère de l’Éducation nationale SCEREN-CNDP 2003)

BO Hors-série du 19 juin 2008

(Guide pratique des parents 2012-2013 : Votre enfant à l’école maternelle. Ministère de l’Éducation nationale)

La sieste n’est pas obligatoire, même en PS. Il existe seulement des recommandations. Elle ne concerne que les enfants de TPS et PS exclusivement. Pour les MS on pourra mettre en place un temps de repos en début d’année (ce qui n’est pas un temps de sieste) qui n’excédera pas 20 minutes (écoute d’un récit, écoute musicale, jeux calmes…) et pas nécessairement dans l’obscurité. Ce temps de repos pour les MS va évoluer au cours de l’année dans sa durée et ses contenus en fonction des besoins des élèves. À titre exceptionnel, un enfant de moyenne ou de grande section pourra se reposer au dortoir s’il en éprouve le besoin ou si les parents signalent ce besoin. Chez les GS, pas de sieste ou de repos organisé. Il est souhaitable de prévoir des activités calmes : écoute de récits, écoute musicale, consultation d’image, lecture d’albums, etc. Dans tous les cas la sieste ou le repos sur une table, tête appuyée sur un oreiller, est à proscrire dans l’intérêt du développement du squelette de l’enfant.

La sieste répond aux besoins physiologiques des jeunes enfants. Un petit de 3 ans ayant besoin de 10 à 12 h de sommeil quotidiennement, elle permet de contribuer à son équilibre psychologique, moteur, affectif et cognitif. Elle prépare l’enfant à être efficient pour l’apprentissage de nouvelles données et elle est indispensable pour que cet apprentissage puisse être remémoré.

Elle permet à l’enfant d’être dans les meilleures dispositions pour apprendre et découvrir.

La sieste, le repos ou les activités calmes sont des moments organisés par l’équipe pédagogique, cette organisation évoluant pour un même enfant dans le courant de l’année.

La sieste n’est pas obligatoire et ne peut être imposée à tous les élèves.

Au-delà de la sieste, qui est nécessaire pour certains, il faut penser à une progressivité de mise en œuvre et imaginer des temps de repos pour ceux qui ne dorment pas.

 La sieste, organisée dans l’école pour les enfants qui ont déjeuné à la cantine, doit être située au plus près du repas. En effet, pendant la digestion, l’essentiel de l’activité physiologique du tout jeune enfant est détourné vers cette fonction essentielle à sa santé. 

(Document d’accompagnement des programmes : pour une scolarisation des tout-petits, MEN. SCEREN-CNDP. 2003)

Quelques informations sur les cycles de sommeil et l’endormissement :

Un cycle de sommeil varie en fonction des enfants mais dure en moyenne 90 minutes.

Chaque cycle se décompose en plusieurs phases. Si l’on fixe arbitrairement la durée de la sieste à 1 h, on réveille l’enfant dans une phase de sommeil profond et il ne profite pas pleinement de la sieste.

En général, l’enfant se réveille spontanément à la fin d’un cycle. Mais s’il n’est pas autorisé à se lever, il plongera dans un autre cycle de sommeil. On sera vigilant au moment où il sort de son sommeil paradoxal et où il est prêt à se réveiller.

Il faut éviter qu’il ne plonge dans un autre cycle de sommeil ce qui l’empêcherait de dormir le soir à la maison.

Si, malgré cet accompagnement, l’enfant ne dort pas au bout de vingt minutes maximum, on le fera lever pour regagner sa classe, cela signifie qu’il n’a certainement plus besoin de sieste.

Pour les gros dormeurs, un entretien avec la famille est nécessaire pour connaître le rythme de l’enfant.

Les enfants grandissent quand ils dorment. L’hormone de croissance est sécrétée lors de la phase de sommeil profond. Être reposé permet à l’enfant d’avoir l’énergie suffisante pour faire face au monde qui l’entoure dès son plus jeune âge et pour développer sa concentration. Le sommeil joue également un rôle important sur la mémoire, le renforcement et la consolidation des acquis et le stockage d’informations participant à la création de souvenirs.

Ces dernières années, le sommeil a pu être perturbé par une exposition importante à la lumière bleue des écrans. Cette exposition importante entraîne un décalage de l’horloge biologique et une perturbation du sommeil, avec un impact sur le métabolisme. Il convient donc d’encadrer l’usage des écrans pour qu’il y ait le moins possible de répercussions sur le sommeil de l’enfant.

Site ressource :
https://memetonpyj.fr/

Sommeil et émotions :

Les troubles du sommeil jouent sur la réactivité émotionnelle, l’impulsivité, l’humeur et la capacité de régulation de nos émotions positives et négatives. Ce phénomène est principalement dû au fait que les régions cérébrales responsables de la régulation émotionnelle (en particulier le cortex frontal et l’amygdale) sont très sensible à la privation de sommeil. Lorsqu’un enfant ne dort pas bien ou pas assez, il montre le lendemain des signes d’une dysrégulation émotionnelle : irritabilité, pleurs, émotivité, etc. (R-M Chevrot in Soins pédiatrie et puériculture, sept-oct 2021).

Les parents jouent un rôle décisif dans l’apprentissage et la mise en place des rythmes de l’enfant. Il est important d’avoir repéré le moment où l’enfant manifeste les premiers signes de fatigue (bâillements, paupières lourdes humeur bougonne, irritabilité, etc.) pour ne pas tarder à le coucher et instaurer des horaires de couchers réguliers. La présence d’un rituel (même court) permet à l’enfant de vivre ce moment de transition veille-sommeil en étant rassuré, sécurisé tout en favorisant sa capacité d’auto-apaisement.

La surveillance du dortoir

L’enseignant reste responsable de sa classe. Il veille à l’endormissement des enfants puis il peut confier la surveillance de la sieste à une ATSEM.

L’enseignant peut alors prendre en charge un groupe d’enfants de sa classe ne dormant pas ou bien participer à un décloisonnement. Il est indispensable que l’enseignant soit disponible au moment du réveil dans sa classe.

Après la sieste

Les enfants se réveillent progressivement et rejoignent la classe pour des activités proposées par l’enseignant, il n’est pas opportun de proposer une récréation après le lever. Il convient plutôt de profiter de cette arrivée progressive des enfants dans la classe pour proposer des activités individuelles ou en groupe. C’est un moment favorable aux échanges langagiers personnalisés.

3. La collation

La circulaire n° 2003-210 du 1er décembre 2003 a précisé les orientations de la politique de santé en faveur des élèves dans le cadre d’un programme quinquennal de prévention et d’éducation. À l’issue de cette expertise, des recommandations sont préconisées aux écoles.

Il faut rappeler que les familles ont un rôle primordial en ce qui concerne les rythmes alimentaires de l’enfant, en particulier pour le petit déjeuner, et qu’il convient d’établir un lien étroit avec elles pour harmoniser les différentes prises alimentaires organisées à la maison et à l’école.

La collation matinale à l’école, telle qu’elle est organisée actuellement, n’est ni systématique ni obligatoire. Son contenu doit rester léger et doit être mis à disposition des élèves sans les solliciter forcément.

Aucun argument nutritionnel ne justifie la collation matinale de 10 heures qui aboutit à un déséquilibre de l’alimentation et à une modification des rythmes alimentaires des enfants.

Cependant, compte tenu des conditions de vie des enfants et des familles qui peuvent entraîner des contraintes diverses, il peut être envisagé de proposer aux élèves une collation dès leur arrivée à l’école maternelle et, dans tous les cas, au minimum deux heures avant le déjeuner. Dans tous les cas, les enseignants doivent répondre aux besoins de chacun (enfant n’ayant pas déjeuné le matin, enfant qui a faim suite à une activité intense, etc.) et non pas proposer une distribution systématique. Il convient d’éviter les produits sucrés, en évitant les produits à forte densité énergétique riches en sucre et de proposer une collation à base de fruits frais.